MOAB

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MOAB

Pays du Proche-Orient ancien situé à l’est de la mer Morte et limité généralement par la rivière de l’Arnon (W d 稜 al-M jib) au nord et le W d 稜 al-H sa au sud. D’après les traditions bibliques (Gen., XIX, 30-37, rapporte la ruse par laquelle les deux filles de Loth se sont assuré une descendance), les Moabites étaient un peuple apparenté aux Israélites. Ils s’installèrent à l’est de la mer Morte, probablement à l’occasion du mouvement de migrations de semi-nomades attesté au \MOAB XIV^e siècle. La stèle de Baloua (\MOAB XIV^e-\MOAB XIII^e s.) montre l’importance de l’influence égyptienne à l’importance de l’influence égyptienne à l’époque sur cette région. Dès le \MOAB XIII^e siècle, les Moabites se constituent en royaume. Celui-ci est attaqué et défait par Sihon, roi de Hesbon, qui conquiert le territoire situé au nord de l’Arnon (Nb., XXI, 26-30) avec les villes de Madaba, Ar-Moab, Dibon et Nophab. Lors de l’Exode, les Israélites contournent le territoire du royaume de Moab à l’est mais attaquent et défont Sihon, récupérant ainsi tout le territoire au nord de l’Arnon. C’est à la suite de cette conquête israélite que le roi de Moab, Balaq fils de Sippor (Nb., XXII, 4), convoque le devin Balaam et lui ordonne, mais en vain, de maudire les tribus israélites (Nb., XXII-XXIV). À l’époque des Juges, le roi de Moab, Églon, réussit, avec le concours des Ammonites et des Amalécites, à reconquérir le territoire au nord de l’Arnon, à contrôler la région de Jéricho et à imposer le tribut aux Israélites (Jug., III, 12-14): cependant, il meurt assassiné par un Benjaminite, Éhud, qui donne le signal de la révolte et chasse les Moabites de la Cisjordanie (Jug., III, 15-30).

David, dont les liens de parenté avec les Moabites nous sont connus par le livre de Ruth, met sa famille en sûreté auprès du roi de Moab pendant qu’il prend le maquis (I Sam., XXII, 3-4). Ce fait explique probablement la clémence relative dont il fait preuve ensuite dans sa guerre contre les Moabites; après sa victoire, il accorde sa grâce au tiers des prisonniers et laisse en place le roi de Moab, qui doit cependant lui payer le tribut (II Sam., VIII, 2-12). Après la mort de Salomon, le schisme affaiblit les deux royaumes israélites, et les Moabites recouvrent un moment leur indépendance; mais bientôt Omri, roi d’Israël (\MOAB 885-\MOAB 874), reprend la politique de David, conquiert le territoire situé au nord de l’Arnon et impose tribut aux Moabites. À la mort d’Achab, son fils Mésha, roi de Moab, se soulève à nouveau (II Rois, I, 1) et se lance dans une guerre de libération dont il a laissé un récit détaillé sur une stèle dédiée à son dieu national Kamosh (\MOAB 850 env.). Cette stèle, portant trente-quatre lignes gravées sur une pierre en basalte noir, est actuellement conservée au musée du Louvre. L’expédition des trois rois (Israël, Juda, Édom) ne réussit pas à mater la révolte de Mésha (II Rois, III), et les Moabites conservent leur indépendance jusque vers le début du \MOAB VIII^e siècle. À cette époque, Jéroboam II, roi d’Israël, reprend le contrôle de la plus grande partie de la Transjordanie (II Rois, XIV, 25) et donc probablement du royaume de Moab. À partir de la seconde moitié du \MOAB VIII^e siècle, les annales assyriennes mentionnent plusieurs rois moabites qui se soumettent et paient le tribut. Cependant, sous Assurbanipal, les Moabites ont presque le statut d’allié; c’est ainsi que, lors des guerres contre les Arabes, le roi moabite Kamoshalta capture Ammuladi, roi de Qédar. Après la chute de l’empire assyrien (\MOAB 606), Moab essaie un moment de défendre son indépendance et participe à la coalition antibabylonienne des États de Syrie- Palestine appuyés par l’Égypte, vers \MOAB 595 (Jér., XXVII, 3); l’expédition de représailles dirigée par Nabuchodonosor prend Jérusalem (\MOAB 587), mais ne pénètre pas dans le territoire moabite, plus difficile d’accès. En \MOAB 582, Nabuchodonosor organise une nouvelle expédition militaire contre les Ammonites et les Moabites et anéantit le royaume de Moab qui disparaît à jamais en tant qu’entité politique. À l’époque perse, le territoire de Moab et sa population sont intégrés dans la confédération des tribus arabes dirigée par le royaume de Qédar, bientôt remplacé par le royaume nabatéen; vers \MOAB 105, l’ancien pays de Moab devient partie intégrante de la province romaine d’Arabie.

Moab

personnage biblique, fils de Loth, ancêtre éponyme des Moabites.

Encyclopédie Universelle. 2012.